En glissant silencieusement à la surface du bayou, entre les ilots et les jacinthes d’eau, la barque nous emporte vers la scène, au loin, où le soleil plonge derrière les cyprès chauves. C’est sûr, cette dix-huitième Nuit de l’Alligator sera chaude et moite, et ce ne sont pas Nat Myers et Robert Finley qui diront le contraire. Ils ont 37 ans d’écart, mais ils boivent à la même source, celle du blues rural du sud des Etats-Unis, que le premier joue comme en 1935, et que le second décline et fait danser dans la soul authentique.