L’histoire de Montañita est un modèle du genre. Deux garçons issus d’une même scène musicale (celle, légendaire, de Clermont Ferrand), une fille dont la contribution semble providentielle, des rencontres, un coup de foudre amical et surtout une alchimie musicale parfaite entre ces nouveaux complices, désormais membres d’un même groupe. Et douze ans plus tard, Dummy Light in the Chaos s’ouvre sans surprise sur un titre qui évoque les liens les plus forts. We’ll Be Bound annonce le programme d’un album qui célèbre l’humain sur fond d’un spleen joyeux. Enregistré dans une forme d’improvisation miracle, le disque crée une harmonie pop sur un lit d’influences variées. Un jeu de rencontres où les arrangements synthétiques mettent en valeur des compositions acoustiques, où la folk se mêle à l’électronique, où les mélodies s’envolent dans des harmonies vocales d’une grande douceur sur des nappes parfois proches du shoegaze. Influencé par les Pixies pour leur capacité à composer des morceaux terriblement efficaces sur quelques accords, le groupe se réclame également de Slowdive ou de The Cure. On pourra aussi entendre des réminiscences de My Bloody Valentine, ou des échos lointains de Girls in Hawaii pour les mélodies lancinantes qui font mouche en quelques mesures.
Sept ans. C’est le temps qu’il a fallu à Olivier Perez aka Garciaphone, pour revenir avec un nouvel album en 2024. Le temps de la vie et de ses détours, entre Barcelone et Clermont-Ferrand, entre la pratique du dessin et les tournées avec le groupe new-yorkais Elysian Fields… Le temps de l’écriture qui revient et s’impose comme une évidence suite à une longue maturation. Après l’onirique Dreameater (2017), place donc à l’incandescent Ghost Fire et ses dix chansons toujours habitées par quelques fantômes du folk, Elliott Smith, Tim Hardin, Nick Drake… Dix morceaux dont les mélodies sans détour ont de quoi vous hanter.